Le blog de Tahirou KARIMOU

 La nouvelle, comme une douche froide, m’est tombée dessus alors que je revisitais les différentes réformes engagées par le chef de l’Etat. Boni Yayi aurait ordonné au haut commandement militaire de mettre fin à la croisade lancée depuis novembre 2012 contre la vente de l’essence de contrebande (Kpayo) au Bénin. Une nouvelle fortement applaudit par l’Association des revendeurs de ce produit qui a sitôt fait de témoigner sa gratitude à l’endroit du premier magistrat du pays, à travers une sortie médiatique. Sortie au cours de laquelle plusieurs engagements ont été pris tel l’assainissement du secteur et l’investissement dans des œuvres sociales.

Ainsi, après des mois d’arraisonnement de bidons d’essence et de traque de contrebandiers ayant occasionnés des pertes en vies humaines et autres, on peut affirmer que c’est désormais l’idylle entre Yayi et les vendeurs de l’essence frelaté. Ceux là même à qui on avait promis récemment 50 milliards de Francs CFA pour leur reconversion. Boni Yayi serait il entrain de violer son mot d’ordre lancé le 17 novembre 2012 lors d’une rencontre tenue au Palais de la République  avec les femmes bénéficiaires des fonds de micro crédit? Si j’ai bonne mémoire il déclarait ceci : “ Dans un mois au plus tard, on ne parlera plus du “kpayo“ au Bénin “.

Pourquoi ce revirement spectaculaire de situation ? On connaît pourtant de l’homme une certaine hargne, un certain jusqu’auboutisme et surtout la ténacité et la fougue avec lesquelles il s’engage dans le cadre de l’aboutissement de ses réformes. Boni Yayi serait il entrain d’être abandonné par son homologue nigérian avec qui il “a arrêté un programme pour mettre un terme à l’activité“ ?

De ma position d’observateur et de surcroît d’objecteur de conscience, s’il y a une chose que je sais et que tout le monde partage, c’est qu’on ne s’aventure pas dans un projet si on sait qu’à la fin rien ne se concrétisera. Et comme le dit ce proverbe : si tu ne peux mordre, à quoi sert de montrer les dents. Boni Yayi vient une fois encore de récolter un échec cuisant. Cette décision, salutaire diront certains, doit être inscrit à compter d’aujourd’hui dans les annales des différents échecs enregistrés par Boni Yayi au cours de son mandat.